Qui n’a jamais été séduit par le charme incomparable des maisons à colombage, ces constructions traditionnelles que l’on trouve beaucoup en régions alsaciennes, bretonnes ou normandes ?
Caractéristiques des maisons à colombages
La technique de la construction à colombage
Les façades à colombage sont constituées de deux éléments principaux :
– Une ossature en bois constituée de poteaux et de sablières, les pièces de chêne sur lesquelles reposent les poteaux.
– Le hourdage à savoir le remplissage d’entre bois. Celui-ci est fait de briques, de torchis ou encore de plâtre.
L’appellation vient du mot colombe, une poutre placée dans un mur. La façade à colombage est en effet une façade avec des pans de bois, placés de façon à former des losanges, des quadrillages ou en épis. Les maisons à façade à colombage étaient privilégiées pour les maisons bourgeoises du Moyen-Âge. Pour parer aux risques d’incendie, très élevés à cette époque-là, les pans de bois pouvaient être recouverts de chaux ou de plâtre.
Le bois est généralement massif et provient de l’essence de chêne, utilisé pour sa solidité et sa robustesse. Le squelette de bois est fixé par des tenons et des mortaises. Enfin, à la base de toute maison en colombage, on trouve un soubassement maçonné appelé solin, fait de pierres et de silex permettant d’une part, de soutenir la sablière basse portant la structure et d’autre part, d’éviter le contact direct avec le sol et les remontées d’humidité dans le bois.
Le torchis diffère selon les régions. Il peut être composé de moellons et chaux, de pierres, de briques ou encore d’argile associé à un liant végétal comme de la paille ou du foin. Si le torchis offrait d’excellentes propriétés d’isolation à l’époque, il est aujourd’hui assez peu performant en comparaison de ce que l’on trouve de nos jours. Ainsi, au moment de procéder au ravalement d’une façade à colombage, il sera intéressant de changer l’isolation.
Les solutions d’isolation de la façade à colombage
Pour garder le charme esthétique des colombages, notamment en extérieur, on peut isoler les murs par l’intérieur. Cela pourra se faire par le doublage des murs avec un isolant type laine de verre ou de roche habillé d’un revêtement lisse qu’il sera possible de peindre. L’authenticité de la façade extérieure est ainsi préservée.
L’autre option réside dans le fait de remplacer le torchis traditionnel par des matériaux plus modernes tels du béton cellulaire, du liège, du béton de chanvre, de la brique pleine ou de la laine de bois. Pour vous assurer de faire le bon choix, prenez des recommandations auprès de professionnels. Ce hourdage, pour des raisons esthétiques, se recouvert d’un enduit à la chaux. Votre maison traditionnelle à colombage est rénovée, isolée et préservée.
Restaurer une façade à colombages
Bien que le bois massif dont est fait l’ossature, généralement en chêne, soit solide, il n’en souffrira pas moins avec le temps, des dégradations d’usure habituelles du bois. Il conviendra donc d’apporter les réparations et traitements nécessaires en temps voulu. En réalité, le vrai point faible du colombage est lié au torchis qui s’érode au contact de l’eau.
Restaurer un mur à colombage se fait donc à tous les niveaux de la structure :
– Rénover la charpente en bois
– Le hourdis qu’il faudra refaire et remplacer, sans doute en améliorant ses performances
Le colombage est le fruit d’une technique ancienne. Il faut donc prendre des précautions au moment des interventions. Il est recommandé de faire appel à un professionnel.
Rénover la charpente de pans de bois
Au moment d’entamer les travaux de rénovation, il faudra au préalable établir un diagnostic de l’état de la façade afin d’évaluer l’ampleur des travaux. Ce sera aussi le moment de décider quel type d’isolation sera adapté.
Les étapes d’une rénovation sont les suivantes :
– Mettre la charpente à nu afin de pouvoir réparer ou remplacer les solives sont la solidité serait affectée. Cela permet d’exposer les parties abîmées. Après avoir, à l’aide d’un burin, dégagé les pans de bois de l’enduit et torchis, ceux-ci peuvent être nettoyés manuellement à la brosse ou par sablage, à savoir jet de sable.
– Réparer les pans de bois. Parfois, un simple rebouchage des trous est suffisant avec un mortier de chaux ou une résine aspect bois. Toutefois, si une poutre montre de trop grands signes de fatigue, il faudra envisager un remplacement partiel ou total. Dans ce cas, il vaudra mieux s’adresser à un professionnel car c’est un travail technique et qui ne peut être fait à la légère.
– Soigner le bois : traiter les parasites à l’aide d’un insecticide, nourrir le bois en passant au pinceau une couche, voire plusieurs, d’huile de lin enrichie avec un peu d’essence de térébenthine.
Remplacer le hourdage
Pour reprendre un torchis dégradé, il n’est ni facile, ni recommandé de le faire par touche. Il vaut mieux le refaire entièrement. Il est également possible de profiter de l’occasion de la restauration pour changer le matériau et envisager quelque chose de plus performant en termes d’isolation phonique et thermique. Le torchis traditionnel devra être posé avant séchage et sur un lattis imbibé d’eau pour favoriser l’adhérence. Une fois que le hourdis est terminé, on applique une finition comme un enduit à la chaux par exemple. L’enduit doit raser les poutres mais ne pas les recouvrir. Le surplus sera retiré à la truelle avant séchage.